La création de l 'Ecole de Médecine d'Antananarivo le 11 décembre 1896

Trois mois à peine après le début de l'ère coloniale, le général Galliéni signe le décret de création de cette école, sur la proposition du Docteur Clavel, Directeur du Service de Santé de Madagasikara.

Le projet est audacieux, mais parfaitement élaboré. Le cycle d'études s'échelonne sur cinq années. Le programme d'études est calqué sur celui de l'Ecole de Médecine de Montpellier.

Il s'y ajoute de la petite chirurgie, des techniques de bandages, analogues au programme de l'Externat des Hôpitaux des villes de Facultés Françaises.

Le diplôme, délivré au terme du cycle d'études, est celui de " Docteur en médecine au titre de Madagasikara ". Les praticiens recevront l'appelation honorifique de " Dokotera ", dérivé du terme français : Docteur.

L'école ne manque pas de prestige. Elle est située dans le quartier de la haute ville, entourant le palais royal, sur le versant tourné vers l'est, et connu sous le nom d'ANKADINANDRIANA.

Le Palais royal.
L'école devait être à l'emplacement de la croix en bas de l'image (cliquez dessus pour l'agrandir).


Installé au début dans l'ancienne demeure d'un noble, son aménagement témoigne d'un grand désir de modernité.

En effet, son laboratoire de parasitologie et de bactériologie témoigne de sa vocation de médecine tropicale. Son laboratoire d'électricité médicale et de radiologie est analogue à celui d'un grand hôpital parisien. Sa bibliothèque et son musée de pièces anatomiques ne peuvent que susciter la curiosité intellectuelle de ses étudiants.

Cet enseignement, à la fois complet, adapté à la pathologie locale, et classique, n'est pas l'œuvre comme on serait en droit de le croire d'agrégés des Ecoles de Médecine, mais de jeunes Médecins qui ont tous une trentaine d'années.

Trois d'entre eux viennent de l'Ecole Principale du Service de Santé de la Marine de Bordeaux.

A la sécurité de carrière de Médecin ou de Pharmacien de Marine, ils ont préféré l'originalité pleine d'inattendus de la vie de Médecin des Colonies.Il leur faut puiser au fond de leurs ressources et créer sans arrêt.

L'un deux, Jourdran a été Interne des hôpitaux de Bordeaux et a présenté une thèse sur " la septicémie puerpuérale " : il se charge de l'enseignement de l'obstétrique.

Mais il manque un chirurgien généraliste : la jeune équipe requiert et obtient les services d'un ancien interne des hôpitaux de Paris, présent à Antananarivo pour raisons familiales. C'est le Docteur Fontoynont qui sera plus tard directeur de cette Ecole.

Mais la vraie difficulté est pour tous la méconnaisance de la langue malgache. Ils associent à leur équipe un jeune confrère malagasy qui a fait ses études de médecine à Lyon : le Docteur Rasamimanana.

Outre son bilinguisme, il apporte son expérience de médecin de l'Armée Royale Magalasy : il se charge de l'enseignement de la pathologie externe et de la petite chirurgie.

Le Docteur Rasamimanana est le premier malagasy Docteur en médecine. Il est le symbole d'un lien entre le passé désormais révolu et le présent.

La priorité du présent est de valider les anciens diplômes ou les années d'études interrompues de l'ancienne Ecole : The Medical Missionary Academy.

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